laetitia

Pour inaugurer mon blog de récits coquins, je vais vous raconter mes premières vacances passées sans mes parents, j'avais alors bientôt 19 ans...

A quelques jours de mon 19ème anniversaire, j'avais décidé de partir en vacances, dès le début du mois de juillet, avec ma meilleure amie Sabrina. Mes parents possédaient un confortable mobile-home dans un camping 4 étoiles de Vendée et avaient accepté de me le laisser pour tout un mois. Toutefois, ils avaient l'habitude de le louer lorsqu'ils ne l'occupaient pas et s'ils m'autorisaient à l'utiliser gratuitement, il y avait une contrepartie : je devais trouver un travail saisonnier pour subvenir à mes besoins personnels pendant mon séjour, et une condition non négociable : ne pas partir seule.

Habituée des lieux depuis de nombreuses années, j'obtins assez facilement un emploi de vendeuse dans un bungalow situé près d'une plage. Ce n'était pas vraiment bien payé mais cela devait être suffisant pour que je puisse m'alimenter et m'amuser normalement. Et surtout, c'était le sésame pour mes premières vacances en autonomie complète.

Sabrina, une petite brune aux yeux noisettes, mate de peau par ses origines italiennes, était ma meilleure amie depuis quelques années déjà. Lorsque je lui ai proposé de me suivre dans cette aventure, elle accepta immédiatement à la condition expresse que nous partagions toutes les dépenses. Débrouillarde professionnelle, elle trouverait bien un petit job sur place...

Le premier samedi de juillet, après un long voyage en train puis en autocar qui nous avait pris toute la journée, nous arrivions enfin en Terre Promise !
Epuisées, nous n'avons pas tardé à nous installer dans le mobile-home, communément appelé "le chalet".
Il avait fait chaud et nous souhaitions nous raffraichir sous une bonne douche avant d'aller prendre un bon verre bien frais sur la terrasse du bar du camping. Malheureusement, le chauffe-eau refusait de se mettre en marche et nous étions bien désemparée devant cet équipement récalcitrant. Je décidais alors d'aller chercher de l'aide...

Je connaissais donc très bien ce camping et je savais que je trouverai une aide précieuse auprès de Vanessa, la fille du patron, une superbe et super nana de 25 ans environ, qui tenait l'accueil. En arrivant à l'accueil, il me fallut attendre mon tour : des anglais se plaignaient de ne pas avoir d'électricité, un hollandais demandait que l'on passe un appel général à la sono car il avait perdu de vue son gamin, un monsieur âgé s'inquiétait des horaires des marées et de la météo, bref, le brouhaha habituel du bureau d'accueil...


Prenant mon mal en patience, je parcourais distraitement les prospectus et guides touristiques mis à la disposition des vacanciers quand une voix familière me lança "Coucou Laetitia !". Vanessa avait laissé ses clients entre les mains de son père qui venait d'arriver. Après un petit échange amical de bienvenue, je lui exposais mon problème de chauffe-eau.
- "je vais t'arranger ça, ne t'inquiète pas... juste un moment, je m'occupe du jeune homme et je suis à toi".
Effectivement, il y avait un garçon, plutôt mignon et assez musclé, mais je ne l'avais pas remarqué car il était assis dans un coin de la pièce et partiellement masqué par le présentoir à prospectus devant lequel j'avais patienté un bon moment. Vanessa demanda au jeune homme de s'approcher du comptoir et de remplir sa fiche. Il s'éxécuta timidement. A vrai dire, je le trouvais plutôt "empoté". Dès que Vanessa lui parlait, il piquait un fard ! Lorsqu'il eut fini, ellelui tendit un trousseau de clé et m'appela "Laeti, on y va ? on prend une voiturette, on dépose David, et on règle ton problème". Ainsi, le grand timide se prénommait David.

La voiturette était, en fait, une voiture de golf avec 2 places à l'avant et 1 banquette à l'arrière, les sièges avant et arrière étant disposés dos à dos. Vanessa s'installa aux commandes de son "bolide", je pris place à côté, et David s"asseya derrière, avec tout son barda : un sac à dos immense et apparemment très lourd plus un autre sac, genre sac de sport.
"David vient travailler chez nous pour les 2 mois de haute saison, n'est-ce pas David ?
- euh... oui... Mademoiselle,
- Vanessa ! c'est mieux, non ?
- euh... oui... Vanessa, si vous préférez...
- ben oui, je préfère, c'est plus sympa... et ce serait encore plus cool si on se tutoyait... entre collègues !
- ah... ben... d'accord.
- je te présente Laetitia, une habituée
- bonjour Laetitia".
Je répondis à son bonjour puis Vanessa, morte de rire, démarra le bolide.


La voiturette s'arreta dans l'angle d'une allée ombragée. "Voilà, nous y sommes, David, voici ton emplacement, installe toi tranquillement et passe me voir en début de soirée, ok ?"
- merci, à plus tard".
David descendit de l'engin et se prit le pied dans l'anse de son sac de sport. Il s'étala mollement dans l'allée...
Vanessa n'en pouvait plus et j'avoue que son fou rire était communicatif. Néanmoins, je me decidait à aider ce pauvre David qui, fort heureusement, ne s'était pas blessé.
"Merci" me glissait-il, rouge comme une pivoine, alors que je reprennais place dans la voiturette. Au passage, j'avais pu croiser son regard pour la première fois. Il avait les yeux d'un bleu profond et cela m'avait, un instant, un peu troublée.

Tel fut mon premier contact avec David. Rien de bien encourageant... et pourtant...

A suivre ;)