laetitia

Vanessa n'avait rencontré aucune difficulté pour dépanner notre chauffe-eau, il avait juste suffit de remplacer la bouteille de gaz...

Après une bonne douche, Sabrina et moi nous rendimes au bar du camping. Comme tous les ans, celui-ci était tenu par Bruno, un chic type, la trentaine, homo qui assume... J'étais ravie de le revoir et c'était réciproque. Après quelques banalités, il nous servit chacune un cocktail maison inventé et nommé par ses soins "Secret Story" puis nous nous sommes installées en terrasse, près de la piscine.

Il avait fait très chaud toute la journée et, en ce début de soirée, le temps était de plus en plus lourd. Au loin, on pouvait même percevoir quelques grondements qui ne présageaient rien de bon : la première nuit au camping serait une nuit d'orage... c'était bien parti pour.
Après avoir siroté nos breuvages, je proposais à Sabrina une visite rapide du camping. Nous en fimes le tour assez rapidement, achetames quelques vivres pour le diner et le petit dejeuner du lendemain à la superette puis nous dirigeames vers notre "chalet". Le chemin du retour de la superette vers notre chalet passait devant l'emplacement de camping de David, le beau garçon timide aux yeux bleus océan. Je n'avais pas encore parlé de cette rencontre à Sabrina et, en arrivant à la hauteur de l'emplacement de David, je ne pu réprimer un sourire qu'elle remarqua.
"Pourquoi tu te marres ?" me demanda-t-elle. Je lui racontais alors comment j'avais fait la connaissance du jeune homme qui occupait le terrain à proximité et sur lequel se dressait désormais une grande tente.

David sortit de sa tente. Nos regards se croisèrent pour la seconde fois, et ses joues rougirent une fois de plus.
"Bonsoir David, bien installé, tout se passe bien ? lui demandai-je
- euh...oui... ca va... merci...
- besoin de quelque chose ?
- non non, merci..."
A ce moment là, sa tente s'écroula en se dégonflant comme le ferait une mongolfière.
Sabrina s'esclaffa et je ne pu moi-même m'empecher de rire...
"Dis, tu es vraiment sûr que tu n'as besoin de rien ? demandai-je à nouveau,
- ben... en fait... j'ai perdu les ficelles qui tiennent la tente... je sais pas où en trouver...
- à la superrette, tu as demandé ?
- ben oui mais y en a pas..." repondit-il, dépité et toujours aussi rouge.
Je lui répondit que nous devions en avoir au chalet. Mon père, bricoleur dans l'âme, avait surement cela dans son bric-à-brac... Je lui proposait de revenir avec cette précieuse ficelle dès que je l'aurai trouvée.

Au chalet, dans la remise attenante où mon père avait entreposé quelques outils, point de ficelle...
Mais Sabrina avais fini par trouver une pelote de ficelle... à rôti ! dans un placard de cuisine.
"Va sauver ce pauvre malheureux" me lanca-t-elle, "moi, je vais rester là, je grignote un bout et... dodo !
- ok, à tout de suite !

Il s'était bien écoulée une bonne demi-heure depuis que sa tente s'était affalée et David n'avait quasimment pas bougé d'un poil. En me voyant arriver, il me fit un grand sourire et pointant le doigt vers le ciel, déclara "trop cool que tu ais trouvé de la ficelle car la pluie arrive et il est temps que cette tente puisse m'abriter"
Effectivement, le temps s'était franchement dégradé. Nul doute qu'un bel orage allait éclater. D'ailleurs, le vent s'était brusquement levé...

Je me décidais alors à donner un sérieux coup de main à David. La tente fut remontée rapidement, les ficelles correctement tendues. Au bout d'un petit quart d'heure, s'en était fini et... il était vraiment temps, de grosses gouttes de pluie commençaient à tomber. J'aidai David à rentrer ses affaires à l'abri dans sa tente lorsque le premier coup de tonnerre claqua. Immédiatement, des trombes d'eau se mirent à tomber.

Et voilà comment je me suis retrouvée, dès mon premier soir, dans la tente d'un garçon que je ne connaissais pas.